mercredi 19 juin 2013

Brésil - Un Guarani tué dans une embuscade


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Dans un an, le Brésil accueille la coupe du monde de football. 

Voici quelques exemples dont les minorités y vivent et sont traitées.

Source :  http://www.survivalfrance.org/actu/9315









Un Guarani tué dans une embuscade

13 Juin 2013







Lorsqu'ils retournent sur leurs terres ancestrales, les Guarani sont fréquemment victimes d'attaques des hommes de main armés.
Lorsqu'ils retournent sur leurs terres ancestrales, les Guarani sont fréquemment victimes d'attaques des hommes de main armés.
© Survival
Un Indien guarani a été abattu hier au sud du Brésil par des hommes de main supposés être à la solde d’éleveurs qui occupent le territoire de sa communauté.
Selon le chef de la communauté de Paraguassú, Celso Rodrigues, 42 ans, ‘est tombé dans une embuscade tendue par deux hommes armés alors qu’il marchait près d’un cours d’eau. Son père est très affligé et scandalisé, comme je le suis… C’est tragique de voir nos parents mourir’.
En août dernier, les Guarani de Paraguassú avaient réoccupé une partie de leur territoire ancestral, connu sous le nom de Arroio Korá. Depuis lors, ils traversent de nombreux épisodes de violence et d’intimidation.
Voir article à la suite de celui-ci.
Un Guarani d’Arroio Korá a déclaré à Survival : ‘Nos familles ont été expulsées de ce territoire. Nous avons décidé d’y retourner parce que seule notre terre peut nous nourrir. J’ai déjà dû échapper à plusieurs tirs de balles. Nous sommes réellement accablés par les menaces continuelles des éleveurs, mais nous avons décidé de rester ici. Ils devront tous nous tuer pour nous faire partir’.
Ce dernier incident illustre l’extrême tension et la violence auxquelles les Indiens de l’Etat de Mato Grosso do Sul sont confrontés du fait de l’inertie du gouvernement dans le processus de démarcation de leurs territoires ancestraux.
Suite à la spoliation de leur territoire pour faire place à des fermes d’élevage de bétail et des plantations de soja et de canne à sucre, de nombreux Indiens sont contraints de vivre dans des réserves surpeuplées ou dans des campements au bord des routes où ils souffrent de malnutrition, d’alcoolisme et de violence.
Une délégation d'Indiens terena et guarani a rencontré des ministres mercredi pour les convaincre d'accélérer le processus de reconnaissance de leurs droits territoriaux.
Une délégation d'Indiens terena et guarani a rencontré des ministres mercredi pour les convaincre d'accélérer le processus de reconnaissance de leurs droits territoriaux.
© Survival
Le meurtre d’hier fait suite à celui d’un Indien terena par la police le mois dernier.
Rodrigues a été abattu alors qu’une délégation d’Indiens terena et guarani rencontrait des ministres à Brasilia pour les convaincre d’accélérer le processus de reconnaissance de leurs droits territoriaux que le gouvernement menace d’affaiblir dans le cadre d’une série de réformes drastiques et controversées qui ont soulevé un tollé de protestations parmi les Indiens du Brésil.
Suite à cette rencontre, les Guarani avaient déclaré à Survival : ‘Tandis que les éleveurs s’enrichissent de plus en plus en toute illégalité sur nos propres territoires, nous, les Indiens, avons faim et mourons’.
Les éleveurs ont l’intention d’organiser une manifestation anti-indienne dans la région, demain.
Survival qui mène campagne pour l’urgente démarcation des territoires guarani, appelle le gouvernement brésilien à enquêter sur ce meurtre et à poursuivre ses responsables en justice. Si les Guarani n’obtiennent pas rapidement ces terres, il faut s’attendre à d’autres pertes de vies humaines.
Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui :‘Le Brésil se glorifie de sa politique économique; il est célébré pour sa croissance rapide; il a l’honneur d’accueillir les Jeux olympiques et la Coupe du monde. Mais combien de personnes sont au courant de cette sombre vérité ? Dans cette ruée vers le profit à n’importe quel coût, des centaines de vies innocentes ont déjà été perdues et des milliers de modes de vie ont été anéantis. Ce récent meurtre est le dernier d’une longue série. Que fait le gouvernement pour poursuivre les agresseurs en justice et empêcher d’autres effusions de sang ? Quasiment rien’.

Une violente attaque à main armée contre des Indiens du Brésil se solde par l’enlèvement de l’un de leurs leaders 13 Août 2012

La violente attaque a laissé les Guarani apeurés et en colère mais déterminés à rester sur leur terre.
La violente attaque a laissé les Guarani apeurés et en colère mais déterminés à rester sur leur terre.
© Aty Guasu/Survival
Plus de 50 hommes de main ont violemment attaqué une communauté indienne du sud-ouest du Brésil. Ils ont tiré sur eux, les ont menacés et, d’après certaines sources, ont enlevé l’un de leurs chefs.
Cette violence a commencé vendredi dernier, peu de temps après que la communauté Guarani eut réoccupé une partie de sa terre ancestrale, aujourd’hui occupée par des éleveurs.
Un porte-parole guarani a décrit comment 50 hommes armés ont entouré environ 400 Indiens, tirant des coups de feu sur eux tout en riant et en criant: ‘Vous les Indiens! Aujourd’hui, pas un seul d’entre vous ne sortira d’ici vivant!’
Il a raconté comment des centaines de coups de feu ont été tirés sur les Guarani, hommes, femmes ou enfants qui ont fui dans la forêt pour tenter d’échapper à l’attaque.
Il a encore décrit comment l’un de leurs chefs, un homme d’une cinquantaine d’années, a été attrapé par des hommes armés et jeté dans une voiture. Cet homme n’a pas été vu depuis lors mais les restes brûlés de certains de ses vêtements ont été découverts.
Les tirs se sont arrêtés des heures plus tard, quand un véhicule de la police est arrivé sur les lieux. Aucune arrestation n’a eu lieu.
Les Guarani de la communauté de Arroio Korá vivent dans des camps de fortune le long des routes ou dans des réserves surpeuplées, en attendant que le gouvernement démarque leurs terres et qu’ils puissent ainsi retourner y vivre.
Refusant de continuer à supporter les conditions de vie déplorables dans les camps et les réserves, les Guarani ont décidé de marcher vers leur terre ancestrale vendredi dernier, après deux jours de prières et de rituels traditionnels.
Samedi, un membre de la communauté a déclaré : ‘Nous sommes encerclés par des hommes armés. Ils pourraient nous attaquer de nouveau. Ils pourraient tous nous tuer!’
En novembre dernier, le leader guarani Nísio Gomes a été abattu par des hommes de main alors que sa communauté réoccupait une partie de ses terres. Son corps a été enlevé et n’a toujours pas été retrouvé. Dix-huit hommes ont été arrêtés dans le cadre de son assassinat.
Les Guarani de Arroio Korá ont toujours peur mais sont résolus et déclarent : ‘Nous ne resterons pas muets face aux assassinats … et aux violations de nos droits autochtones et de l’homme’.
 
 

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